Breaker

L’oeuf

Tu retournais chez toi quand tu es mort. C’était un accident de voiture. Rien d’extraordinaire, mais quand même fatal. C’était une mort indolore. Les ambulanciers ont tout essayé pour te sauver, mais sans succès. Ton corps était dans un tel état que c’était mieux comme ça, crois-moi.

– « Que s’est-il passé ? Où suis-je ?« ;
– « Tu es mort » a répondu une voix profonde et d’un ton paisible.
– « Il y avait… Il y avait un camion… et il dérapait. Je suis mort ?« ;
– « Oui. Mais ne t’en fait pas pour ça. Tout le monde meurt. »
Tu regardas aux alentours. Il n’y avait que du néant. Juste toi et cette voix.
– « Quel est cet endroit ? Est-ce l’au-delà ? Es-tu Dieu ? Mes enfants, ma femme… Qu’en est-il d’eux ? Est-ce qu’ils vont aller bien ?« ;
– « C’est ce que j’aime entendre, » a répondu la voix, avant d’ajouter  » Tu viens de mourir et ce qui te préoccupe le plus est ta famille »

Tu as écouté avec fascination cette voix. Pour toi, elle ne ressemblais pas à une voix de Dieu. Elle avait l’air d’une voix d’homme ou peut-être de femme. Une vague figure d’autorité, peut-être.
– « Ne t’en fais pas, Ils iront bien. » a-t-elle dit, « tes enfants se souviendront de toi comme quelqu’un de parfait. Ils n’auront pas eu le temps de développer le moindre mépris pour toi. Ta femme va pleurer, en apparence, mais se sentira secrètement soulagée. Pour être honnête, il faut dire que votre mariage s’effondrait. Si ça peut te consoler, elle se sentira très coupable d’être soulagée. »
–  » Oh… Alors, qu’est-ce qui se passe maintenant ? Est-ce que je vais aller au paradis ? Ou en enfer ou quelque chose comme ça ? »
–  » Rien de tout ça, tu vas être réincarné. »
–  » Ah! Donc les Hindous avaient raison. »
–  » Toutes les religions ont raison à leur façon. Marche avec moi. » la voix a dit, pendant que tu marchais à travers  le vide.
–  » Où vais-je ? »
–  » Nulle part en particulier. C’est juste agréable de marcher en discutant. »
–  » Alors, quel est le but de tout ça ? Quand je vais renaître, je vais être une page blanche, c’est ça ? Un bébé. Alors, toutes mes expériences et toutes ces choses, tout ce que j’ai pu accomplir dans cette vie n’auront aucune importance ? »
–  » Pas exactement. Tu as en toi toute la connaissance et les expériences de tes vies passées. Tu ne t’en souviens juste pas pour l’instant. » exprima-t-elle. « Ton âme est encore plus majestueuse, superbe et immense que tu ne peux l’imaginer. Un esprit humain ne peut contenir qu’une infime fraction de ce que tu es. C’est un peu comme mettre le bout de son doigt dans un verre d’eau pour voir si c’est chaud ou froid. Tu mets une petite partie de toi dans un contenant, et quand tu en ressors, tu as acquis toutes les expériences qu’il possédait. Tu étais dans un être humain ces 48 dernières années. Donc, tu ne t’es pas encore étendu et découvert le reste de ton immense conscience Si nous restons ici assez longtemps, tu commencerais à te souvenir de tout. Mais il n’y a aucun intérêt à faire cela entre chaque vies. »
–  » Combien de fois me suis-je réincarné alors ? »
–  » Oh, souvent. Très, très souvent et dans beaucoup de vies très différentes. Cette fois-ci, tu seras une paysanne chinoise en l’an 540. »
–  » Attends, quoi ? Tu me renvoies dans le passé ? »
–  » Bien, techniquement, je suppose que oui. Le temps tel que tu le connais, n’existe que dans ton univers. Les choses sont bien différentes là d’où je viens. »
–  » Là… Là d’où tu viens? »
–  » Bien sûr, je viens de quelque part, Quelque part ailleurs. Et il y en a d’autres comme moi. Je sais que tu voudrais savoir, comment c’est là-bas. »
–  » Oh... » as-tu dit, un peu déçu « Mais attends, si je me réincarne à d’autre moment dans le temps… J’ai peut-être interagi avec moi-même à un moment. »
–  » Bien sûr, ça arrive tout le temps. Et comme chacune de tes vies n’est consciente que de sa propre existence, tu ne sais jamais que c’est en train d’arriver. »
– «  Alors, quel est le sens de tout ça ? »
–  » Le sens de la vie… la raison pour laquelle cet univers existe, c’est pour que tu mûrisses. »
–  » Tu veux dire, l’humanité? Tu veux que nous mûrissons? »
–  » Non, juste toi. J’ai créé tout cet univers pour toi. A chacune de tes nouvelles vies tu grandis et mûris, et ton esprit devient plus large et plus brillant. »
–  » Juste moi ? Qu’en est-il de tous les autres ? »
–  » Il n’y a personne d’autre… Dans cet univers, il n’y a que toi et moi »
–  » Mais tous les gens, sur terre ? » d’un air absent.
–  » Tous toi. Différentes versions de toi. »
–  » Attends. Je suis… tout le monde ? »
–  » Tu commences à comprendre. »
–  » Je suis tous les êtres humains ayant jamais vécu »
–  » Et tout ceux qui vivront, oui. »
–  » Je suis Abraham Lincoln. Je suis Hitler ! » as-tu dit, consterné.
–  » Ainsi que les millions qu’il a tué. » la voix a répondu.
–  » Je suis Jésus ! »
–  » Et tu es tous ceux qui l’ont suivi. »
Tu es resté silencieux …
–  » Chaque fois que tu as fait du tort à quelqu’un, tu te faisais du tord à toi-même. Chaque acte de bonté que tu as fais, tu l’as fait à toi-même. Chaque moment heureux ou triste vécu par n’importe quel humain a été ou sera vécu par toi. »
Tu as réfléchi longtemps … « Pourquoi ? Pourquoi faire tout cela ? »
– « Parce qu’un jour, tu deviendras comme moi. Parce que c’est ce que tu es »
– « Hein ! » as-tu dit, incrédule. « Tu veux dire que je suis un dieu ? »
– « Non, pas encore. Tu es un fœtus, tu es encore en train de grandir. Quand tu auras vécu chaque vie humaine à travers le temps, tu auras suffisamment grandi pour pouvoir naître. »
–  » Donc tout cet univers… Ce n’est que… Qu’un œuf ? »
–  » Maintenant, il est temps pour toi de te diriger vers ta prochaine vie. » répondit la voix pour la dernière fois, avant de t’envoyer sur ton chemin…

Breaker

La solitude

Tout le monde se sent seul de temps en temps. Quand nous n’avons personne à côté de qui nous asseoir au déjeuner, quand nous déménageons dans une autre ville, ou quand personne n’a de temps pour nous le week-end. Mais ces dernières décennies, ce sentiment occasionnel est devenu chronique pour des millions de personnes. Nous vivons dans l’ère la plus connectée de l’histoire de l’humanité, pourtant, un grand nombre d’entre nous se sent isolé.

Être seul et se sentir seul ne sont pas la même chose. Vous pouvez être rempli de bonheur par vous-même et détester chaque seconde entouré d’amis. La solitude est une expérience purement subjective et individuelle, et que ce soit l’argent, la célébrité, le pouvoir, la beauté, les aptitudes sociales ou une personnalité extraordinaire, rien ne peut vous protéger de ce sentiment, parce que cela fait partie de votre biologie.

Mais alors qu’est ce que la solitude ? La solitude est une fonction physiologique comme la faim. Quand cette dernière nous fait prêter attention à nos besoins physiques, la solitude elle, nous fait prêter attention à nos besoin sociaux, parce qu’il y a des millions d’années c’était un bon indicateur de notre capacité à survivre. La sélection naturelle récompensait nos ancêtres, quand ils collaboraient ou se liaient les uns aux autres. Rester ensemble signifiait survivre, rester seul signifiait mourir. la plus grande menace donc à la survie n’était pas d’être mangé par un lion, mais de ne pas s’acclimater à l’ambiance de son groupe et d’être exclu. Pour éviter ça, notre corps a mis au point la « douleur sociale », qui est une adaptation de l’évolution à l’isolement : une sorte de signal d’alarme primaire pour être sûr que nous arrêtons de nous isoler par notre comportement.

Ces mécanismes pour nous garder connectés ont bien marchés durant la plupart de notre histoire, jusqu’à ce que les humains commencent à bâtir un nouveau monde pour eux. Le revers du monde moderne, la solitude épidémique que nous voyons aujourd’hui a commencé pendant la Renaissance tardive, la culture occidentale a commencé à se concentrer sur les individualités les intellectuels se sont détachés du collectivisme hérité du Moyen-Âge, pendant que la nouvelle théologie protestante a mis l’accent sur la responsabilité individuelle. Cette tendance s’est accélérée pendant la Révolution Industrielle et les gens ont quitté leurs villages et leurs champs pour les usines. Des communautés qui avaient existé pendant des centaines d’années ont commencé à se dissoudre, pendant que les villes se développaient.

Aujourd’hui, La plupart des gens basculent dans la solitude chronique par accident : nous devenons adultes et nous sommes occupés par notre travail, l’université, l’amour, les enfants, et Netflix. Il n’y a juste pas assez de temps, et la chose la plus facile à sacrifier est le temps avec les amis, jusqu’à ce qu’on se réveille un jour et qu’on se rende compte qu’on se sent isolés, qu’on est en manque de relations intimes.

Alors que les humains sont devenus familiers avec les IPhones et les navettes spatiales, nos corps et nos pensées sont sensiblement les mêmes qu’il y a 50 000 ans. Nous sommes toujours biologiquement conçus pour être avec les autres.

Des études à grande échelle ont montré que la tension provenant de la solitude chronique est parmi les choses les plus mauvaises pour la santé que nous pouvons connaître en tant qu’humains. En plus de nous fait vieillir plus vite, de rendre le cancer plus mortel, de faire que la progression de la maladie d’Alzheimer soit plus rapide, d’avoir un système immunitaire plus fragile, la solitude est deux fois plus mortelle que l’obésité et aussi mortelle que fumer un paquet de cigarettes par jour.

Quand la solitude devient chronique, notre cerveau passe en mode préservation. Il commence à voir du danger et de l’hostilité partout. Mais ce n’est pas tout. Des études ont montré que quand on se sent seul, notre cerveau est plus réceptif aux signaux sociaux, alors que dans le même temps, il a plus de mal à les interpréter correctement. On prête plus attention aux autres, mais on les comprend moins. La partie de notre cerveau qui reconnait les visages n’est plus affûtée et catégorise davantage les visages neutres comme hostiles, ce qui le rend méfiant.

La première chose que vous pouvez faire pour vous en échapper,,est d’accepter que la solitude est un sentiment tout à fait normal et non pas une sentiment dont on doit avoir honte. Tout le monde se sent seul à un moment de sa vie, c’est une expérience humaine universelle. Vous ne pouvez pas éliminer ou ignorer un sentiment jusqu’à ce qu’il disparaisse, mais vous pouvez accepter de le ressentir et de vous débarrasser de sa cause.

Bien sûr, chaque personne et chaque situation est différente, et une simple introspection peut ne pas être suffisante. Peu importe si nous regardons la solitude comme un problème individuel qui doit être résolu pour augmenter son bonheur, ou comme une crise médicale publique, c’est quelque chose qui mérite davantage d’attention. Les humains ont construit un monde absolument incroyable, et pour l’instant, aucune des choses reluisantes que nous avons créées n’est capable de satisfaire ou de se substituer à notre besoin biologique fondamental de connexions.

La plupart des animaux ont ce dont ils ont besoin avec leur environnement physique. Mais nous humains, nous obtenons ce dont nous avons besoin à partir des autres, et nous avons besoin de construire notre humanité artificielle à partir de cela.

 

Breaker

L’art de s’en foutre

Nous vivons dans une société postmortem. Tout le monde, a une histoire sur le désencombrement de sa maison. Rassembler tous les biens au milieu du sol, décider de ce qui apporte la joie, puis dire adieu à une série de spatules à la poursuite d’une vie plus calme et plus heureuse. Mais que se passerait-il si nous pouvions rassembler toutes les autres choses – tâches, événements, relations – et les déposer au bord du trottoir sans un seul regret ? Et ce faisant, être libre de concentrer notre temps, notre énergie et notre argent sur les choses qui nous rendent vraiment heureux ?

Appelons cela « l’art de ne pas en avoir quelque chose à foutre ». Et par « foutre », je veux dire temps, énergie et argent. Si vous ne vous souciez pas de quelque chose, vous devriez arrêter de lui consacrer tout ça. Je ne me soucie pas de ‘Game of Thrones’ donc je ne passe pas de temps à la regarder ; je ne dépense pas d’énergie à me demander où va la prochaine saison ; et je ne dépense pas mon argent dans les livres, les marchandises, ou quoi que ce soit en rapport avec cette série, car tout simplement, ‘Game of Thrones’ ne m’intéresse pas, et en prenant ces décisions calculées, je me retrouve avec plus de temps, d’énergie et d’argent à dépenser pour les choses auxquelles je tiens vraiment.

Notre esprit est une grange et à l’intérieur se trouve toutes les choses qui apportent de la joie, mais aussi toutes les choses qui énervent. Le potentiel pour une vie heureuse est là, mais nous devons nous débarrasser de l’ennui pour faire de la place pour la joie. C’est du désencombrement mental, et c’est magique.  J’appelle ça la méthode « pas désolé », cela consiste à ne pas en avoir quelque chose à foutre tout en étant honnête et poli. Et par conséquent, nulle besoin d’être désolé d’avoir été sincère et de n’avoir rien fait de mal. De plus, cette méthode est applicable à n’importe quoi : tâches, événements, obligations, et même aux gens. Elle comporte deux étapes.
– Première étape : Décidez de ce dont vous vous foutez.
– Deuxième étape : N’en avoir rien à foutre de ces trucs.
C’est aussi simple que ça .

Vous commencez par faire une liste de tout ce qui encombre votre grange mentale ; toutes les contraintes de temps, d’énergie et d’argent. Pour que cela reste gérable, procédez par catégorie. Une fois que vous les avez tous énumérés, décidez de ce qui vous ennuie, des choses non essentielles dont vous ne vous souciez pas. Puis, tout simplement, commencer à vous en foutre et sous toutes les formes, que ce soit temps, énergie ou argent. Et rayez-les de votre liste avec un gros marqueur noir.
Ce que je veux dire, c’est que oui, vous devrez peut-être vous lever et vous rendre au travail tous les jours, et vous devrez peut-être assister à certaines réunions obligatoires. Mais vous n’êtes pas obligé d’assister à une fête d’adieu pour un collègue que vous n’aimez même pas. Mais si vous avez toujours du mal à ne pas vous en foutre ? Je recommande un exercice de visualisation. Imaginez ce que vous allez ressentir lorsque vous entrerez dans cette fête : ennuyé ou plein de joie ? La journée a été longue, vous avez mal aux pieds, vous n’aimez pas sortir avec vos collègues au bureau, encore moins dans un bar merdique. Pourquoi dépenseriez-vous du temps, de l’énergie et l’argent pour cette fête ? Je vais vous dire pourquoi. Vous le faites parce que vous vous sentez obligé et coupable. Vous êtes en train de vous faire une belle réponse, « Non, » avant même de l’essayer. La plupart des gens ne réfléchissent pas à tout ça. Ils disent « oui » à ce genre de choses tout de suite, puis finissent par perdre du temps, de l’énergie et de l’argent lors d’une soirée ennuyeuse et désagréable.
Vous perdez encore plus de temps et d’énergie à redouter la fête une semaine à l’avance. Et plus encore, en essayant de trouver des moyens de vous soustraire à votre engagement. Au lieu de cela, faites plutôt une pause ; visualisez ; et dites ‘Je ne peux pas venir’. C’est comme ça qu’on arrête de dépenser du temps qu’on n’a pas, avec des gens qu’on n’aime pas, tout en faisant des choses qu’on ne veut pas faire. Vous serez moins occupé, moins accablé, moins ennuyé. Vous aurez tellement plus de temps, d’énergie et d’argent.

Vous n’avez pas besoin de quitter votre travail et de vous enfuir sur une île tropicale. Vous pouvez faire des changements massifs, libérateurs et significatifs simplement en vidant votre grange mentale. La magie qui change la vie est à portée de main. Le désencombrement de votre maison ne prend qu’une semaine environ. Mais le désencombrement mental ? Apprendre à dire « Non »,et à fixer des limites ? Ça dure pour toujours.

Breaker

Qu’est-ce que le temps ?

Les toutes premières mesures du temps étaient l’observation des cycles naturels, s’appuyant sur les changements entre le jour et la nuit et entre les saisons pour établir des calendriers. Des mesures de temps plus précises, comme les cadrans solaires et les horloges mécaniques sont finalement apparus sont arrivés pour mettre le temps dans des boites plus pratiques. Mais que mesure-t-on exactement ? Le temps existe-t-il physiquement, ou n’est-il que dans notre tête ?

A première vue, la réponse paraît évidente, – bien sûr que le temps existe – il se déroule constamment autour de nous, et il est difficile d’imaginer l’univers sans lui. Mais notre compréhension du temps est devenue compliquée grâce à Einstein. Sa théorie de la relativité nous dit que le temps passe pour tout le monde, mais ne passe pas toujours à la même vitesse pour des gens dans des situations différentes, comme ceux qui se déplacent près de la vitesse de la lumière ou qui orbitent un trou noir super-massif. Einstein a résolu la plasticité du temps en le combinant avec l’espace pour définir l’espace-temps, qui peut se courber, mais qui se comporte de manière cohérente et prévisible.

La théorie d’Einstein parait confirmer que le temps est tissé dans la structure même de l’univers. Mais elle n’a pas totalement répondu à une grande question : pourquoi peut-on voyager dans l’espace dans n’importe quelle direction, mais dans une seule à travers le temps ? Quoi qu’on fasse, le passé est toujours obstinément derrière nous. C’est ce qu’on appelle la flèche du temps.

En déposant une goutte de colorant dans un verre d’eau, nous savons instinctivement que la couleur va s’écarter de la goutte, jusqu’à remplir le verre. Nous vivons dans un univers où le colorant se disperse dans l’eau, et non dans un univers où il se réunit. En physique, ce phénomène est décrit par la Seconde Loi de la Thermodynamique, qui énonce que les systèmes gagnent en désordre, ou entropie, au cours du temps. Les systèmes de notre univers vont de l’ordre au désordre, et c’est cette propriété de l’univers qui définit le sens de la flèche du temps.

Ainsi, si le temps est une propriété aussi fondamentale, il devrait être dans nos équations les plus fondamentales qui décrivent l’univers, n’est-ce pas ? Actuellement, deux ensembles d’équations gouvernent la physique. La relativité générale décrit le comportement des objets très grands, alors que la physique quantique explique l’infiniment petit. Un des objectifs principaux en physique théorique, depuis un demi-siècle, est de réunir les deux, en une « théorie du tout » fondamentale. Il y a eu de nombreuses tentatives – aucune n’ayant été prouvée – et elles traitent le temps de manières différentes. Curieusement, une candidate, nommée Équation de Wheeler-DeWitt, n’inclut pas du tout le temps. Comme toutes les théories du tout actuelles, celle-ci est spéculative. Mais étant une expérience mentale, si celle-ci, ou une autre équation privée du temps s’avérait vraie, cela signifierait-il que le temps n’existe fondamentalement pas ? Le temps pourrait-il n’être qu’une sorte d’illusion, générée par les limites de notre perception de l’univers ? On ne le sait pas encore, mais ce n’est peut-être pas la bonne façon de l’envisager.

Au lieu de demander si le temps existe comme propriété fondamentale, il pourrait exister en tant que propriété émergente. Les propriétés émergentes sont des choses qui n’existent pas individuellement dans un système, mais qui existent globalement pour le système. Chaque molécule d’eau n’a pas de marée, mais l’océan entier en a. Un film crée du changement au cours du temps avec une série d’images fixes, qui semblent se fondre de manière fluide et continue. En passant les images assez vite, notre cerveau perçoit le temps qui passe grâce à la succession des images. Aucune image fixe du film ne change au cours du temps, mais c’est une propriété qui émerge quand elles sont toutes enchaînées. Le mouvement est réel, mais c’est une illusion. La physique du temps pourrait-elle être une illusion similaire ? Les physiciens explorent encore ces questions, et d’autres ; nous sommes donc loin d’une explication complète. Du moins, pour le moment.

Breaker

les cinq accords toltèques

Au cours de ma vie, j’ai pu entendre dire que ceci était vrai ou faux, bon ou mauvais, beau ou laid. S’en suivent des projections personnelles qui ont mis fin à l’innocence de mon enfance, et comme la plupart des gens, j’ai développé des croyances limitantes qui distordent la réalité et me maintiennent dans la souffrance.

Mais aujourd’hui, j’ai adopté cinq principes qui ont changé ma vie, les cinq accords toltèques De « Miguel Ruiz ».

 

– Que votre parole soit impeccable

« Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez. N’utilisez pas la parole contre vous ni pour médire d’autrui. » — Miguel Ruiz

Les mots détiennent un pouvoir puissant, qui n’a pas gardé en mémoire une phrase blessante d’un parent ? La critique résonne encore une fois adulte.

La parole est un outil qui peut construire, détruire, libérer ou lancer des sorts à d’autres personnes. Les mots exercent une influence insoupçonnée, ils agissent sur la réalité. Dites à un enfant qu’il ne sait pas chanter, et il n’osera plus chantonner.

En entretenant la modération dans ses propos, nous pouvons prêter attention à notre discours intérieur. Les critiques et les jugements cultivés sur autrui ne font que polluer notre mental, ce ne sont que des projections qui ne reflètent pas ce que nous sommes, mais des images faussées en réponse à ce que nous croyons que l’autre ou le monde attend de nous.

Pourquoi ne pas mettre l’accent sur les qualités et les talents ? Nous avons tous une particularité qui nous distingue d’autrui ou un accomplissement pour lequel nous éprouvons une certaine fierté. De plus est, si nous parvenons à parler avec intégrité, sans calomnier, ni mentir, nos craintes d’être jugés ou rejetés disparaîtront progressivement.

– Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

« Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles. » — Miguel Ruiz

Pourquoi nous nous soucions plus du négatif que du positif ? Les compliments s’oublient dans la minute qui suit, là ou une insulte peut envahir nos pensées jusqu’à nous empêcher de dormir.

Ne tombez pas dans l’illusion de croire que vous êtes la source de mécontentement dans les actes d’autrui. Ce que les autres disent et font n’est que l’expression de leur propre réalité et de leurs croyances. De même, les événements qui surviennent ne sont pas toujours des réponses à notre comportement. Selon Miguel Ruiz, nous devons sortir de cet égocentrisme qui nous fait croire que tout ce qui arrive autour de nous est une conséquence de notre attitude. Le « moi je » nous maintiens dans l’illusion. Donc dans la souffrance.

Une personne régulièrement en colère siège dans une détresse. Ses sauts d’humeurs et ses insultes reflètent de son malheur alimenté par des problèmes, opinions et croyances avec lesquelles elle essaie de gérer la situation critique. Pourquoi prêter une telle attention à ce que d’autres pourraient penser de vous ? Pourquoi prendre cela au sérieux ? Sachez qui vous êtes et vous n’aurez pas besoin de rechercher cette validation auprès d’autrui. La critique ou le compliment reçu est une projection qu’autrui se fait de vous. Ce n’est pas vous.

Rien ne peut affecter quelqu’un qui se sait à l’abri du jugement : impeccable et loin de tout reproche.

 

– Ne faites pas de suppositions

« Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. » — Miguel Ruiz

En tant qu’humains, nous avons besoin de prédire, d’expliquer et de justifier les événements qui se produisent dans nos vies, et quand nous ne savons pas quelque chose, nous comblons les lacunes en imaginant ce que les gens pensent, font et ressentent. Ces hypothèses se révèlent fréquemment comme des mensonges que nous nous racontons, et si nous y croyons cela peut générer malentendus et anxiété.

Supposons que vous avez un enfant adolescent et qu’il n’est pas rentré à l’heure de sa soirée. Vous allez commencer à vous inquiéter en inventant un scénario digne d’un film d’horreur. Votre enfant revient tout sourire. Fin de l’anxiété.

Pour remédier aux hypothèses, posez des questions précises, exprimez vos vrais désirs et besoins. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesses, malentendus et drames.

Ne supposez pas qu’une personne vous soit hostile en raison de ses croyances différentes des vôtre, ne déformez pas la vérité en jetant le voile de l’hypothèse. C’est souvent une perte de temps.

 

– Faites toujours de votre mieux

« Votre “mieux” change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger. » — Miguel Ruiz

Faire de son mieux consiste à mettre en pratique les trois premiers accords dès que l’occasion se présente pour les intégrer dans votre vie. Cela réclame une pratique répétitive et de la patience. Si vous en faites trop, vous risquez de vider votre énergie et cela finira par agir contre vous. Si vous en faites peu, vous vous exposez à la frustration, à la culpabilité et au regret. Ce qui est bon pour vous ne dépend d’aucune norme.

Le plus grand piège est la course de la perfection. Remplacer ses « je dois faire ceci » par des « je peux faire ceci » permet de s’approprier pleinement de l’objectif à atteindre sans se soucier des attentes et du regard des autres.

Qu’importe l’adversité, l’essentiel est de faire de son mieux.

 

– Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

« Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est-ce vraiment la vérité ? Écoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message. » — Miguel Ruiz

Être sceptique signifie remettre en doute les croyances et les vérités couramment admises. Refuser de se prononcer hâtivement et réserver son jugement avec recul est une posture qui vous préserve de tout conflit.

Lorsque quelqu’un vous communique un message, demandez-vous si c’est vraiment la vérité, ou une vérité relative. Il ne s’agit pas de rejeter tout ce qu’on peut vous dire, mais de lire entre les lignes pour découvrir le véritable message. Si une personne vous juge négativement, elle ne fait que communiquer une vérité relative, à savoir la sienne, qui ne correspond pas à la vérité.

Adopter une posture sceptique, aiguise l’esprit critique et vous offre de nouvelles perspectives pour ne pas réagir naïvement et maladroitement.

Breaker

L’echec

Quoi que je fasse, je ne vais pas y arriver‘. C’était mon quotidien, je le pensais à chaque fois, et ce, avant même d’avoir essayé.

A l’époque je ne le savais pas, mais j’étais atteint d’impuissance apprise, mon ressenti n’était autre que penser que quoi que j’entreprenne, le résultat sera vain. C’est un sentiment permanent, en latence dans l’esprit. ! Ce paradigme désigne « le renoncement suscité par la répétition d’échecs dans une situation donnée, malgré les efforts fournis pour atteindre un objectif. ».

Cette croyance ne dépendait pas d’éléments exogènes, celle-ci émanait bien de l’intérieur. J’étais convaincu de ne pas disposer des ressources nécessaires pour atteindre mes objectifs, passer à l’action. Autrement dit, je pensais fatalement, et de façon permanente que mes efforts sont inutiles et insuffisants, ce qui induit une démotivation constante dans l’action. En somme, l’impuissance apprise n’était autre qu’un frein à mon évolution et mon apprentissage.

Martin Seligman, professeur de psychologie expérimentale et père du concept, a prouvé que l’impuissance apprise est une « discipline » qui s’enseigne consciemment (ou non) à n’importe quel individu. Son illustration parfaite est une expérience réalisée dans une salle de classe qui a été séparée en deux groupes d’individus à qui l’on a confié des anagrammes.

Le premier groupe dispose de trois anagrammes assez faciles à reconstituer ; le second groupe a trois anagrammes, dont les deux premières sont impossibles, tandis que la troisième est similaire à celle du premier groupe. Bien évidemment, tous pensaient avoir le même sujet. Les élèves devaient lever la main dès que l’anagramme était résolue.

En voyant le premier groupe résoudre très rapidement les deux premières anagrammes, les personnes du second groupe — d’abord stupéfaites — ont fini par douter d’elles-mêmes et de leurs capacités, à tel point que certaines n’ont même pas essayé de résoudre la troisième anagramme qui était pourtant complètement à leur portée. C’est comme si leur cerveau leur avait murmurait : « n’essaye même pas, tu n’en es pas capable ».

Il a suffi d’une simple confrontation à un groupe supposé plus performant pour enseigner la croyance « n’essaye même pas » dans le cerveau du deuxième groupe.

Hélas, combien de fois j’ai entendu en moi résonner cette phrase.

Aujourd’hui j’ai compris que les méthodes d’instructions, dispensées dans les écoles, dans leurs fondements profonds avaient lourdement contribuer à induire ce paradigme d’impuissance, mais pas que. Cette société dans laquelle j’ai évolué, où l’échec est une maladie et la comparaison,une échelle sociale de valeur et de mesure, est aussi à l’origine de ce phénomène. Pire, l’impuissance apprise s’exprime par l’accomplissement d’actions animées par la désespérance qui, à long terme, peuvent engendrer des pathologies similaires à l’asthénie.

J’ai compris que cette impuissance apprise n’est qu’une chaîne invisible qui bride mon cerveau et mes capacités, j’ai revu mon rapport à l’échec, je ne le perçoit plus comme une fin à éviter par tous les moyens mais comme un berceau de la progression car Ne pas échouer, c’est ne pas apprendre, comme une leçon, une expérience empirique que je mènerai malgré moi, à laquelle il faut que je donne du sens pour en tirer les meilleurs enseignements.

J’ai compris qu’il fallait valoriser les essais, les efforts, et la persévérance, peu importe le nombre d’échecs. Essayer, se tromper et recommencer ! Alors je me donnerais l’opportunité d’échouer encore et encore et ainsi seulement j’évoluerais. Je sortirais de ma zone de confort, et désactiverais cette application malveillante qui a été induite en moi.

Aujourd’hui, je suis prêt, prêt à échouer mais surtout prêt à apprendre

Breaker

Qui êtes-vous?

« Qui êtes-vous ? ». qu’est-ce que je pourrais répondre ? Peut-être en donnant mon nom, mais mes parents auraient pu choisir un autre prénom, aurais-je été un autre pour autant ? je pouvais me définir aussi par ma profession, mais j’aurais pu choisir un autre métier, serais-je quelqu’un d’autre pour autant ? Me définir par une qualité peut-être, mais mon voisin a peut-être les mêmes qualités, tout en étant une autre personne, n’est-ce pas ? Je ne pourrais même pas me définir par mes gènes, parce que si j’avais un frère jumeau, il aurait exactement le même patrimoine génétique que moi, tout en étant une autre personne. Alors, qui suis-je ?

Quand j’avais 23 ans, je me suis retrouvé, mon bac +5 en poche, propulsé au sein d’une grande direction informatique d’une grande entreprise. Aujourd’hui, à 28 ans, je suis le fondateur et le gérant d’une petite structure, mais voyez-vous, vous ne lisez ici que les succès. La vérité, c’est que j’ai connu dans ma vie beaucoup plus d’échecs et même d’humiliations, que de succès. Et paradoxalement,  ce sont ces échecs et ces humiliations qui m’ont sauvé la vie. Ils m’ont aidé à savoir qui je suis.

Ce qui s’est produit, c’est qu’au sein de cette fameuse entreprise, j’ai réalisé subitement que je m’étais fourvoyé dans une voie qui n’était pas la mienne, et, partant de là, je suis allé d’échec en échec, de poste en poste. J’ai erré pendant des semaines jusqu’à finir par me faire licencier – quand on n’aime pas ce qu’on fait, on n’est pas très bon -.  Je me suis retrouvé au chômage, avec tellement de honte que je l’ai caché à tous mes amis, et je l’ai même caché à ma famille. Je ne savais plus quoi faire de ma vie, j’ai fait une dépression, j’ai prix 10 kg. Mon métier m’avait échappé et mon corps semblait m’échapper aussi.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte ça. Car c’est difficile pour beaucoup d’entre nous de savoir qui on est et bizarrement, moins on sait qui on est et plus on a envie d’exister. Alors, on s’accroche à tout ce qui peut nous valoriser : les images, les apparences, les rôles. On peut s’accrocher à son rôle professionnel et tenter de s’identifier à son métier, d’exister à travers son métier. Aujourd’hui, je suis entrepreneur, je pourrais essayer d’exister à travers ce métier, mais je jouerais un rôle d’entrepreneur, à adopter des attitudes d’entrepreneur, un look d’entrepreneur. Le problème, c’est que si j’allais dans cette direction, je m’enfermerais dans une représentation de moi-même qui m’éloignerait de qui je suis, parce que qui je suis va bien au-delà de mon simple métier d’entrepreneur. Qui vous êtes va bien au-delà de votre métier. On peut s’accrocher à son apparence physique, surtout chez les femmes et hommes dotés d’un physique avantageux, qui peuvent à ce moment-là chercher à exister à travers leur beauté, avec comme sentiment que leur valeur repose sur leur beauté, alors qu’elle n’est qu’un attribut. La vérité est que votre valeur va bien au-delà de votre beauté. On peut s’identifier aussi à son intelligence, sa culture, ses idées, et tenter d’exister à travers ses propos, et à ce moment-là, on se sent plutôt amoindri lorsque quelqu’un vous contredit. On peut aussi s’accrocher à ses possessions et croire que notre valeur découle de ce que nous avons, des choses que nous avons : notre voiture, notre maison, un téléphone portable, un sac à main, et là, on se sent amoindri en présence d’une personne qui a une plus belle voiture, une plus belle maison, un plus beau sac, un plus beau téléphone.

Le soucis, par rapport à toutes ces fausses représentations de soi-même, c’est qu’elles nous éloignent de qui on est, et, d’une certaine façon, on risque de se perdre à travers ces fausses représentations. Quand j’étais en dépression, j’avais perdu, mais naturellement et par la force des choses, toutes ces représentations, et je le vivais comme le problème. Je ne pouvais me raccrocher à rien puisque tout se dérobait sous mes pieds. Et il s’est passé un phénomène étonnant : quand je me suis retrouvé nu, sans plus rien de valorisant à quoi me raccrocher -plus d’existence professionnelle, plus de voiture-, j’ai réalisé que j’existais toujours, mieux encore, il y’a eu des choses qui ont émergé en moi. Je me suis mis à ressentir des envies de ce que j’avais envie de faire dans la vie. Non plus des choses valorisantes, mais des choses que mon cœur me poussait à suivre. A partir de là, tout a été simple dans ma vie. A partir du moment où j’ai cessé de jouer un rôle, de chercher à me valoriser, les portes se sont ouvertes comme par magie.

Ce qui peut arriver de plus beau, de plus précieux, dans la vie, c’est de réaliser que nous sommes autre chose que de fausses identités, et renoncer à nous valoriser à travers elles. Alors, nous ressentirons peut-être à cette idée une espèce de vertige, de peur du vide mais la vérité est à l’opposé. Parce que nous existerons enfin pour ce que nous sommes réellement. Et ce que nous sommes réellement est infiniment plus grand, plus beau, plus profond, que tout ce à quoi nous avons pu nous accrocher jusque-là. Notre simple présence est d’une grande valeur et n’a pas besoin d’être enjolivée d’une façon ou d’une autre. La société de consommation veut faire croire qu’il nous manque quelque chose, mais la vérité est que non. Nous sommes complet. Et en lâchant prise sur ces fausses identités,  des choses vont émerger, ce que nous voulons faire de votre vie, et cette fois-ci, ce sera non plus des désirs inculqués par la publicité, mais des envies véritables qui viennent du plus profond de nous-même.

Avec le recul, finalement, ce que j’en retire, c’est qu’il n’y a pas un seul chemin vers la découverte de soi-même. Passer de la peur de ne pas être reconnu, de ne pas exister, à la confiance en soi, à la confiance dans la vie. Cette confiance, on la trouve quand on apprend à s’aimer véritablement, quand on apprend à aimer ce que l’on est quand on est nu. A ce moment-là, on n’a pas plus besoin de revêtir une image ou d’endosser un rôle. Cette confiance, on la trouve aussi quand on apprend à accepter l’échec. C’est pas dans notre culture. En Occident, on a tendance à vouloir réussir tout à tout prix. Mais quand on accepte ses failles, ses faiblesses, ses fragilités, petit à petit, ça nous aide à trouver le bon endroit pour nous, à trouver notre place. L’échec, permet d’expérimenter la vie, alors que la réussite pousse à s’identifier au succès et donc à nous perdre. La confiance en la vie, quant à elle, on la trouve en s’exerçant à la gratitude, en cultivant un ressenti de gratitude. Dans notre pays, on a plutôt tendance à râler contre les événements, à être déçu de ce qui ne va pas dans notre vie, mais si nous prenons l’habitude de mettre notre attention sur ce qui nous arrive de bien, même si c’est quelques instants chaque jour – donc malgré les difficultés, malgré nos problèmes -, si nous mettons notre attention sur ce qui nous arrive de bien, nous allons ouvrir notre esprit à ce qui vient, notre cœur à ce que la vie va nous offrir. Et une fois que cette confiance est atteinte, nous devenons libre. Libre du regard des autres, libre d’agir en son âme et conscience et il se passe alors un phénomène assez étonnant, c’est qu’on s’intéresse moins à sa personne car au final, nous nous sommes connecté à quelque chose de plus grand que soi.

Alors allez à la rencontre de votre propre chemin, allez dans cette direction, parce que c’est à ce moment-là que la vie prend son véritable sens.

Breaker

Note pour trop tard

J’ai appris que l’univers est en nous, qu’il faut manifester des rencontres et des rêves étonnants, pertinemment, que rien n’a vraiment d’importance, que dans le jeu de l’homme, s’entre-connaître semble le meilleur plan. Appris que nous sommes venu poussière, et que nous reviendrons poussière d’étoiles, au moment où on remontera signer nos toiles, que j’ai perdu toutes mes peurs quand j’ai compris que c’est la souffrance qui a séché mes pleurs, que pour moi, il est l’âge de croire que ce que je vois, que la peine est vive quand la plaine est vide au cimetière de nos devoirs, que si je suis accro à l’amertume et à la verdure, c’est parce que j’ai été inspiré par le pêché et redescendu par la vertu. Appris que j’ai jugé sans apprendre à connaître, et que je suis toujours là malgré cette faute à ne pas commettre, que j’apprends d’hier, j’essaie de vivre aujourd’hui et de semer pour demain, que le sable du temps me file entre les mains.

J’ai appris que je ne prends jamais assez le temps, à chaque instant, même si la saison s’estompe, que si je n’ai que pleurs pour seule arme, ne jamais attaquer le misérable avec la lame du fusil de mes larmes, que je n’arrêterais jamais d’apprendre, car la vie n’arrête jamais d’enseigner, que je la laisserai me frapper jusqu’à voir mes dents saigner. Appris que je ne grimperais pas l’échelle du succès les mains dans les poches, ni réglerais rien à mes problèmes en ignorant mes proches, que je me réserverais le droit de faire mes choix, et que je préserverais ce bout d’étoile en moi, que les misérables coupent leurs chaînes, que les chênes et les érables prennent de la hauteur, et qu’il faut rendre à nature ses droits d’auteur.

J’ai appris que j’ai le choix entre être honnête ou connaître le manque, que je suis seul à l’intérieur d’une prison d’erreurs, négligé par cette obsession d’être adulé par le monde extérieur, que je râle parce que la vie banale me rend malade, aucune balade à l’hôpital répond à l’appel de mon rêve de gloire, que je me sens flèche, et que le monde est cible. Appris, que même si nous avons grandi ensemble, nos chemins ont pris deux sens, que l’adolescence est à l’amour le feu dans un bidon d’essence, que c’était plus simple de s’éloigner que d’apprendre à se comprendre, que trop souvent, je mets trop long à confronter l’autre à ce que je pense, le cœur brisé, l’angoisse au ventre, que dans les marées de la vie, je veux me marrer de l’avenir visage au vent.

J’ai appris que le monde est ainsi fait, et qu’il faut s’y faire, que comme tout le monde, j’ai mes moments de doute où même le plus beau silence vocifère, que parfois, ce n’est qu’à l’arrivée qu’on se rend compte que le trajet nous délivre.

Breaker

La thérapie du rejet

Ma maîtresse de maternelle avait eu cette idée géniale. Elle voulait que nous recevions des cadeaux tout en apprenant la vertu de se complimenter les uns les autres. Elle nous a tous fait venir au tableau. Elle nous avait acheté des cadeaux qu’elle avait empilés dans un coin puis dit : « Et si vous vous complimentiez les uns les autres ? Lorsque vous entendez votre nom, prenez votre cadeau et allez vous asseoir. ». Une merveilleuse idée, n’est-ce pas ? Comment cela aurait-il pu tourner mal ? Et bien, au début nous étions 40 et à chaque fois que j’entendais un nom, j’acclamais chaleureusement. Puis nous n’étions plus que 20, puis 10, puis 5… et enfin il en resta trois. J’étais l’un d’eux. Et les compliments avaient cessé. À ce stade, j’étais en larmes, la maîtresse était paniquée, demanda : « Personne ne peut complimenter ces personnes ?  Personne ? D’accord, prenez vos cadeaux et allez vous asseoir. Tenez-vous bien l’année prochaine, quelqu’un vous dira quelque chose de gentil. »

J’ignore qui s’est senti le plus mal ce jour-là. Était-ce moi ou la maîtresse ? Elle a dû réaliser qu’elle avait transformé un exercice de coopération en une humiliation publique pour trois enfants de 6 ans. Une nouvelle version de moi-même venait de naitre.

8 ans après, en regardant un documentaire sur Microsoft, j’ai eu l’occasion d’écouter un discours du fondateur Bill Gates. Je suis tombé amoureux de ce gars. Je me suis dit : « Je sais ce que je veux faire maintenant. » Cette nuit-là, j’ai écrit une lettre à ma famille leur disant : « Avant mes 25 ans, j’aurai fondé la plus grande entreprise du monde et cette entreprise achètera Microsoft. » Je voulais absolument conquérir le monde, le dominer. C’était une nouvelle autre version de moi qui naissait , celle qui voulait conquérir le monde.

9 ans plus tard, j’avais 23 ans. Non, je n’avais pas bâti cette entreprise. Je n’avais même pas commencé. J’étais un ingénieur dans le domaine informatique pour une entreprise privé mais je me sentais coincé. Je stagnais. Où était le garçon de 14 ans qui avait écrit cette lettre ? Ce n’est pas faute d’avoir essayé. C’est parce qu’à chaque fois que j’avais une nouvelle idée, que je voulais essayer quelque chose de nouveau, je ressentais ce conflit perpétuel entre le garçon de 14 ans et celui de 6 ans. Le premier voulait conquérir le monde, changer les choses. Le second avait peur du refus. Et à chaque fois, c’est l’enfant de 6 ans qui gagnait. Et cette peur a même continué après que j’ai lancé ma propre entreprise à 28 ans.

A mes débuts d’entrepreneuriat, on m’a offert une opportunité d’investissement. Puis on me l’a refusée. Et ce refus m’a blessé. Cela m’a tant blessé que j’ai pensé tout arrêté. Mais je me suis dit : « Bill Gates aurait-il abandonné après un simple refus d’investissement ? » Quel bon entrepreneur se découragerait si vite ? Absolument aucun. C’est alors que j’ai compris. Je peux fonder une meilleure entreprise, ou créer un meilleur produit, mais une chose est sûre : je dois être un meilleur dirigeant. Je dois devenir une meilleure personne. Je ne peux plus laisser un enfant de 6 ans contrôler ma vie, je dois le remettre à sa place.

Je suis donc allé en ligne pour chercher de l’aide. Google était mon ami. J’ai trouvé un tas d’articles de psychologie expliquant d’où venaient la peur et la douleur. Ensuite, j’ai trouvé des articles encourageants disant : « Ne le prenez pas personnellement, soyez au dessus de ça ! ». Puis, j’ai trouvé ce site, par hasard, « Rejection therapy », qui expliquait, pour faire simple, de s’exposer au refus pendant 30 jours. Chaque jour, on fait face à un refus et à la fin, on se libère progressivement de cette douleur. J’ai adoré cette idée.

Emprunter 100 Euros à un inconnu, fut ma première idée. Alors je me suis rendu sur mon lieu de travail, je suis descendu, j’ai vu ce grand type assis à un bureau. Il ressemblait à un vigile. Donc je me suis approché de lui. Et j’avançais vers lui, c’était la plus longue marche de ma vie. Mes cheveux se dressaient sur ma tête. J’étais en sueur et mon cœur battait la chamade. Une fois arrivé, j’ai dit : « Monsieur, puis-je vous emprunter 100 Euros ? » Il m’a regardé et a répondu : « Non ! » Et j’ai simplement dit : « Non ? Désolé ». Je me suis retourné et me suis enfui. Comme à chaque fois que je ressens le refus le plus infime, je m’enfuis aussi vite que possible. Et vous savez quoi ? Le lendemain, quoi qu’il arrive, je n’allais pas m’enfuir. Je resterai. Demander un repas gratuit, mon deuxième défis. Je me suis rendu dans un fast-food. J’ai terminé mon déjeuner, je suis allé à la caisse et j’ai dit : « Bonjour, puis-je avoir un burger gratuit ? » Il avait l’air perdu : « Comment ça, un burger gratuit ? » J’ai dit « Écoutez, j’adore vos burgers, j’adore votre restaurant et si vous m’offrez un burger, je vous aimerai encore plus. » Et il a dit : « D’accord, j’en parlerai à mon manager, et peut-être qu’on le fera, mais pas aujourd’hui, désolé. » Puis, je suis parti. Mais le sentiment de terreur que j’avais ressenti la première fois avait disparu, parce que j’étais resté, parce que je ne m’étais pas enfui. Je me suis dit : « Génial, j’avance déjà. C’est super. » . Il s’en est suivi plusieurs autres défis, et plus j’avançais, et moins j’avais peur du refus

En ce projet de recherche. Je voulais voir ce que je pouvais en tirer. Et j’en ai tiré énormément de choses. J’ai découvert tant de secrets, que si je ne m’enfuyais pas, lorsqu’on me disait « non », je pouvais le transformer en « oui », et le mot magique, c’est « pourquoi ». Un jour, je suis entré chez un inconnu en tenant une fleur en main, j’ai frappé à la porte et dit : « Puis-je planter cette fleur dans votre jardin ? » Et il a dit : « Non. » Mais avant qu’il ne parte, j’ai dit : « Puis-je savoir pourquoi ? » Et il a dit : « J’ai un chien qui déterre tout ce que je plante dans mon jardin. Je ne veux pas gâcher votre fleur » , j’ai fait la même chose chez son voisin. Une demi-heure plus tard, il y avait cette fleur dans son jardin. Mais si j’étais parti après le premier refus, j’aurais pensé : « C’est parce que ce type ne m’a pas fait confiance, c’est parce que j’avais l’air fou, parce que je n’étais pas bien habillé… » Ce n’était rien de tout ça. C’était parce que mon offre ne correspondait pas à ce qu’il voulait.

J’ai ensuite compris que je pouvais réaliser mes rêves… simplement en demandant, car le refus n’as jamais définis personne. Martin Luther King, Mahatma Gandhi, ou Nelson Mandela, ont tous changé le monde, pourtant ont tous fait face à des refus, souvent violents mais chacun d’entres eux avait sa propre réaction face à ces refus sauf une, commune à tous, l’acceptation. Dans mon cas, le refus était ma malédiction, ma bête noire. Cela m’a dérangé toute ma vie, parce que je m’enfuyais. Puis j’ai commencé à l’accepter. Aujourd’hui, j’en ai fait le cadeau le plus précieux que j’aie jamais reçu.

Breaker

le curseur simulacre

Il avait fallu beaucoup de temps avant de me rendre compte que j’avais réussie sans le savoir, à bloquer cette circulation émotionnelle qu’est l’amour, et que c’était à cause de ce que j’avais toujours appris. Ce que j’essaie de dire maladroitement, c’est que j’avais toujours pensé qu’il fallait parler de ses atouts, mais je l’ai bien appris à mes dépends, que ce qui a tué mon amour, était le contrôle. Le contrôle de mon image, le contrôle de ce que j’avais voulu révéler de moi-même. J’étais ce gars sérieux, qui essayait se montrer intelligent mais aussi sympathique, un peu bohème, voulant montrer ô combien sa vie est éclectique, ô combien ses activités sont originales, et puis parler de ses voyages. Il s’est passé que, quand j’ai voulu me montrer sous mon meilleur jour, quand j’ai eu envie de susciter l’admiration, je n’avais fait que bloquer, sans le savoir, la circulation des émotions, mes émotions et celles de l’autre.

J’avais un curseur avec l’étendue de ma personnalité : A un extrême, j’avais mis toutes mes sources de joie : ce qui m’animait, ce qui me faisait réveiller le matin, ce qui me rendait très joyeux, et dans l’autre extrême, j’avais mis ce qui, dans mon parcours, constituait mes épreuves mais aussi mes doutes, mes questionnements. Plus j’avançais en âge, plus j’avais tendance à placer mon curseur au centre. Ce que je faisais, mes lectures, mes sorties, mes voyages. J’avais envie de me rassurer, mais c’était le contraire qu’il fallait faire…

il ne s’agissait pas d’introspection, d’analyse, de compréhension de soi et de ses attentes, mais plutôt d’accueil,d’ouverture, de réceptivité totale. Je ne m’étais ni laisser surprendre par une personnalité, ni me laisser emporter, je n’avais fait qu’écouter cette petite voix qui juge, qui me disait que cette personne-là ne correspond pas à mes exigences, alors qu’il suffisait que je me remettes dans l’état d’un adolescent, avec ses émotions, ses humeurs, et cette activité un peu cyclotomique de ses humeurs, l’état d’un adolescent qui sort d’une période de repli sur soi, et qui s’ouvre au monde, tout en réceptivité sur autrui.  Il suffisait de me poser des questions, des questions sur mes moteurs de vie, sur ce qui m’avait animé, sur ce qui m’avait rendu joyeux, sur peut-être un parcours difficile, le regard que j’avais posé sur cette expérience-là. C’était la seule manière d’aller exprimer ce que j’avais au fond de moi-même, la seule manière pour libérer et mettre en place ce pont d’échange qui allait permettre aux émotions de circuler, car nous ne tombons pas amoureux de quelqu’un, pour ce qu’il fait, ou comment il le fait, mais pourquoi il le fait.

Quand je croisais quelqu’un, je ne captais que 10% de sa personnalité. Parce que je n’avais jamais établis vraiment un pont d’échange où les émotions circulaient, c’est qu’après alors, que je pouvais recevoir 100% de la personne. J’ai appris que même en couple, rien n’était jamais acquis, qu’il fallait aller retoucher régulièrement ce qui m’émeut en l’autre, que je ne devais jamais perdre cette connexion avec l’autre, que même si j’évoluais, ou que l’autre le faisait, ce n’était pas si grave ! que grâce aux échanges, je pouvais me connecter régulièrement sur ce qui me fait vibrer, sur ce qui me rend sensible, c’est à ce moment-là que l’autre touchait ma vulnérabilité et inversement. La vulnérabilité, ça n’a rien à voir avec les faiblesses. La vulnérabilité, c’est ce qui est sensible, les doutes, les questionnements.

J’ai aussi appris, que c’était facile d’aller accepter l’idée de la différence de l’autre, que le stade « je m’irrite des différences » n’avait aucun effet dès lors que c’était l’amour avec un grand A, que tant que je me livrais sincèrement, il était facile d’accepter l’altérité de l’autre, que l’autre était une invitation à aller réveiller en moi cette part peut-être que mon éducation a enfouie, a étouffée, une invitation à aller révéler des couleurs, d’autres couleurs de ma personnalité. Mais j’ai surtout appris que nous nous séparons souvent pour les mêmes raisons pour lesquelles nous nous sommes aimé.