Breaker

Note pour trop tard

J’ai appris que l’univers est en nous, qu’il faut manifester des rencontres et des rêves étonnants, pertinemment, que rien n’a vraiment d’importance, que dans le jeu de l’homme, s’entre-connaître semble le meilleur plan. Appris que nous sommes venu poussière, et que nous reviendrons poussière d’étoiles, au moment où on remontera signer nos toiles, que j’ai perdu toutes mes peurs quand j’ai compris que c’est la souffrance qui a séché mes pleurs, que pour moi, il est l’âge de croire que ce que je vois, que la peine est vive quand la plaine est vide au cimetière de nos devoirs, que si je suis accro à l’amertume et à la verdure, c’est parce que j’ai été inspiré par le pêché et redescendu par la vertu. Appris que j’ai jugé sans apprendre à connaître, et que je suis toujours là malgré cette faute à ne pas commettre, que j’apprends d’hier, j’essaie de vivre aujourd’hui et de semer pour demain, que le sable du temps me file entre les mains.

J’ai appris que je ne prends jamais assez le temps, à chaque instant, même si la saison s’estompe, que si je n’ai que pleurs pour seule arme, ne jamais attaquer le misérable avec la lame du fusil de mes larmes, que je n’arrêterais jamais d’apprendre, car la vie n’arrête jamais d’enseigner, que je la laisserai me frapper jusqu’à voir mes dents saigner. Appris que je ne grimperais pas l’échelle du succès les mains dans les poches, ni réglerais rien à mes problèmes en ignorant mes proches, que je me réserverais le droit de faire mes choix, et que je préserverais ce bout d’étoile en moi, que les misérables coupent leurs chaînes, que les chênes et les érables prennent de la hauteur, et qu’il faut rendre à nature ses droits d’auteur.

J’ai appris que j’ai le choix entre être honnête ou connaître le manque, que je suis seul à l’intérieur d’une prison d’erreurs, négligé par cette obsession d’être adulé par le monde extérieur, que je râle parce que la vie banale me rend malade, aucune balade à l’hôpital répond à l’appel de mon rêve de gloire, que je me sens flèche, et que le monde est cible. Appris, que même si nous avons grandi ensemble, nos chemins ont pris deux sens, que l’adolescence est à l’amour le feu dans un bidon d’essence, que c’était plus simple de s’éloigner que d’apprendre à se comprendre, que trop souvent, je mets trop long à confronter l’autre à ce que je pense, le cœur brisé, l’angoisse au ventre, que dans les marées de la vie, je veux me marrer de l’avenir visage au vent.

J’ai appris que le monde est ainsi fait, et qu’il faut s’y faire, que comme tout le monde, j’ai mes moments de doute où même le plus beau silence vocifère, que parfois, ce n’est qu’à l’arrivée qu’on se rend compte que le trajet nous délivre.

Theo Imad Ladal

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